
Extraits
On ne présente plus Daniel Herrero. Le « compagnero » au bandeau rouge qui a ressuscité l’ambition et la fierté toulonnaise dans les années 80… Entré dans la légende de la ville et du club de son vivant ! Joueur du RCT, puis entraîneur gourou, aujourd’hui, auteur, conférencier, consultant radio, poète, à 73 ans, l’ami indien qui à l’époque, n’avait pas son pareil pour transcender les hommes, continue de porter ses belles paroles auprès des entreprises, sur les ondes de Sud radio, où à travers ses livres. Et il n’a rien perdu de sa gouaille, ni de son charisme. Encore moins de son verbe lorsqu’il s’agit de parler d’un jeu qui lui a carrément inspiré l’écriture d’un dictionnaire amoureux.
Bien que souvent à Paris où ses activités et ses enfants l’appellent, et particulièrement discret depuis 30 ans, lorsqu’il s’agit d’évoquer le RCT passé ou présent, « Dany le rouge », a bien voulu sortir de sa réserve pour évoquer la situation avec nous… Après 30 ans de mutisme, un simple coup de fil à La Pivotte et le barbu le plus célèbre de la Rade nous a ouvert la porte de sa maison historique et de sa cabane perchée. Un havre de paix que sa tribu de petits enfants – sur lesquels il veille avec beaucoup d’affection -, appelle désormais « La casa de papé ».
« Mon père avait un ami propriétaire d’un bar et l’idée que je pourrais peut-être me réfugier chez lui commençait à germer dans ma tête. Sur les quais dans la nuit, tout était désert. En cherchant mon chemin, je butais presque sur une sentinelle allemande. Heureusement, indifférente, elle ne s’occupa pas de moi. Je n’en demandais pas davantage. Dans l’eau, et dans le noir, on ne voyait que des carcasses de navires sabordés, d’énormes coques couchées ou renversées. Un spectacle déprimant et désolant. Comment avait-on pu ainsi sacrifier cette flotte hier encore magnifique?…
Quelques semaines plus tard, c’était le débarquement de Provence. Ce jour-là, avec mon oncle, nous étions en train de récolter les pommes de terre malgré le ballet incessant des avions au-dessus de nos têtes. L’école avait été pillée, mes habits et affaires perdus, une autre vie commençait pour moi. Je n’avais que 15 ans, et le temps des études était bien terminé ». C’était une époque difficile à vivre. Nos parents bien qu’honnêtes, étaient durs, beaucoup trop pour moi. Mais s’en rendaient-ils seulement compte ?
Un conseil : en cas de graves difficultés, gardez vos enfants bien avec vous, ne les éloignez pas du nid. Il est des événements qui vous marquent pour la vie.
